Journal de bord - 18 février 24 -
- L'éthéré
- 18 févr. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 févr. 2024
Il faut que je sois plus sérieux dans la tenue de ce journal.
Il le faut...
Ce n'est pas par manque de matière, car il y en a toujours, mais par flegme. Oui ! Le poil dans la main qui me sert de canne, particulièrement depuis des mois.
C'est ce vide qui aspire, réduit tout mouvement à un état de procrastination pesant.
Pourquoi un vide ? Est-il besoin de le préciser ? Tout est vide, c'est ce qu'on semble prouver de plus en plus : la matière, si dense soit-elle, n'est qu'une mer où quelques îlots esseulés émergent.
Partant de ce postulat "officiel", que peut-on faire ? Le combler par des gesticulations finalement destinées à s'affaiblirent, se déliter, retourner au néant originel ?
La vie est un souffle éphémère que nous imaginons intense, immense, brillant. Pauvre de nous. Certains Egos se gonflent, telles des voiles sur cette mer placide. Leurs embarcations fragiles comme des drakkars armés.
Je n'arrive plus à connecter mon Essence. Ces derniers mois résonnent du vide primal.
Je lutte, croyez-moi, je me fais violence. Et pourtant je piétine.
Il y a des murs contre lesquels je me heurte. Je veux les casser, mais une force indicible m'en empêche. Aucune complaisance derrière tout cela, mais un manque intrinsèque de motivation. Pourquoi ? Si j 'avais la réponse...
Ma sève n'est plus, mon "mojo" disparu. La vitalité qui nous tracte ne trouve plus d'accroche.
Je ne suis pas, par nature, suicidaire. Il n'est donc pas question de ça en tâche de fond.
Mais cette descente m'effraie. Je la contemple comme si je regardais la vie d'un autre. Dissociation, effroi, et tristesse.
Tristesse, parce que je pense souffrir d'un mal être incurable. Le mal d'être là. Ici, dans cet enfer sans queue ni tête. Ce plan incarné qui fait mal comme un ongle qui aurait poussé de travers.
Les autres, dont je parle tant, qui me sidèrent. Les actes, les non-actes, la bouffonnerie générale.
Que dois-je en faire ? Cela me touche si profondément. L'exil peut-être... mais où être hors d'atteinte ? Où ? Alors je dois écrire, déposer ces maux sur un support, si absurde soit-il. Peut-être, moi aussi dans mon Ego empêtré, pour que ces phrases atteignent d'autres personnes en souffrance ?
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